Étrange RPG que ce E.V.O Search for Eden. « 46 Okunen Monogatari ~The Shinka Ron~ » ou « 46 milliards d’années LA théorie de l’évolution » de son nom japonais est un jeu dans la lignée des RPG d’Enix mêlant mythe histoire et aventure. Le titre est basé sur une idée intéressante et pour le moins ambitieuse, celle de rechercher l’éveil à travers une revisite complète de l’évolution de l’amibe jusqu’à homo sapiens avec en toile de fond la recherche de l’Éden et de l’éveil. Eh oui rien que ça ! Le jeu débute par une introduction illustrant le système solaire et son fonctionnement. S’ensuit une série de dialogues où le soleil va s’adresser à l’une de ses planètes en orbite : Gaïa, l’autre nom de la Terre. Après lui avoir prédit qu’en son sein elle allait accueillir une espèce capable de lui offrir une nouvelle ère, notre planète bleue va s’adresser à nous. Nous, la forme de vie aquatique sortant du bouillon originel et qui se voit confier une mission d’évolution. Gaïa représentée comme une très belle jeune femme à la chevelure bleue va donc interagir et nous expliquer notre destinée et tenir le rôle de guide à travers l’aventure.

Le soleil parle à la Terre

L’âme de Gaïa prend forme humaine sous les traits d’une belle jeune femme
En traversant l’évolution des espèces, le RPG nous fait passer par différents stades : les poissons, les quadrupèdes et s’autorise même quelques détours du côté du légendaire, et de la cryptozoologie avec entre autres, la sirène. E.V.O est un Action RPG très prometteur au départ, qui s’ouvre avec un magnifique thème (l’un de ses meilleurs de sa carrière) de Kôichi Sugiyama (compositeur de Dragon Quest) illustrant l’Océan et la Pangée. Hélas ce thème d’ouverture n’embrayera pas sur une bande-son inoubliable et les autres morceaux sont beaucoup plus convenus. Tout aussi prometteur, ce concept va hélas s’embourber dans des phases de leveling assez longues malgré une durée de vie assez faible. Il faut compter 10 heures pour venir à bout de l’aventure. Et sur ces 10 heures, une bonne partie sera consacrée à faire des allés et retours dans des décors en vue de profil à travers 5 mondes. Chaque stade de l’évolution planétaire dispose de sa propre carte du monde, découpée en zones à parcourir, ce qui permet vraiment d’illustrer la temporalité et la mutation du monde. Sur ce point E.V.O parvient vraiment à illustrer son propos. Hélas, ces environnements sont dotés d’un level design simpliste et le rendu visuel est assez inégal.

On mange et on évolue dans E.V.O

La Terre évolue en même temps que nous
À force de manger, on pourra évoluer sa créature via un système de point collectés et on verra ses capacités et ses statistiques varier en fonction des choix décidés. Les animations sont au global assez rigides et le gameplay est peu passionnant car vraiment limité. Au-delà de quelques interactions assez sommaires du scénario, le but global du jeu se résume à manger tout ce qui nous arrive devant le bec afin d’évoluer toujours plus. Avancer, manger, évoluer, voici le crédo d’ E.V.O ! Sauf que tout ça passe par une maniabilité vraiment grippée une fois sortie de l’eau. Les sauts sont par moments abominables. Quelques boss sans envergure mais parfois casse-pieds viendront ponctuer votre évolution pour le moins linéaire à travers les époques.

Dans E.V.O la sirène fait partie de notre évolution

L’élégante boite de la version originale japonaise sur Super Famicom