Cela fait trente ans que cette Megadrive est dans votre vie, malgré les outrages du temps elle demeure belle et rutilante. Comme un appel, dès qu’elle est sous tension vous ne pouvez résister à un bon vieux Sonic. Vous prenez ledit jeu et l’insérez dans la machine sans réfléchir ni regarder.
Pourtant quelque chose a changé, vous ne retrouvez pas les loopings et rings parsemés aux quatre coins du jeu. Après quelques minutes, vous pressez pause et scrutez l’écran. Il n’est plus question d’un hérisson, mais d’un canard avec une casquette.
C’est alors que vous faites face à un constat horrible : Sonic a été kidnappé…

Non, vous n’avez pas bu. Les devs trouvaient juste ça cool
Le cass temporel pour les nuls
Socket, c’est avant tout l’histoire d’un méchant. Time Dominator 1st qui trouve le moyen de voyager dans le temps. Sa quête ? Voler tous les plus grands trésors du passé – alors qu’un simple almanach aurait suffi.
Heureusement Socket, fier et fiable canard-robot (ou un robot-canard, à vous de voir) décide de contrecarrer ces plans. Il se lancera à la poursuite du braqueur du temps, traversant diverses époques (préhistoire, futur ou moyen âge) car le méchant – comme tout méchant qu’il est – n’a pas pris la peine de consulter le CV de Socket : il appartient à la patrouille des voyageurs temporels. En bref, Dominator ne le sait pas encore, mais il est déjà mort.

Voici votre ennemi juré : Time Dominator. Son super pouvoir? Le mauvais goût
Alerte enlèvement
Il n’y a pas que Sonic qui a été kidnappé, le fun et le talent ont disparu eux aussi. Edité en 1993, Socket surfe sur la vague du hérisson de SEGA alors en plein golden-age. Et vu le travail livré, Vic Tokai a clairement bu la tasse.
Votre personnage dépend d’éclairs qu’il devra sans cesse récolter afin de maintenir son niveau d’énergie. Subir des hits aura également un impact sur celui-ci. Ses compétences offensives sont discutables et résident en deux attaques distinctes : un kick frontal et un kick ascendant…
Le joueur sera au cœur d’une redondance le long des sept niveaux principaux, dont chacun sera décomposé en 3 parties majeures.
La high speed zone qui, comme son nom l’indique subtilement, est d’aller le plus vite possible.
L’athletic zone, qui est un plateformer des plus classiques, où rien ne vous surprendra…
Et enfin, la labyrinth zone qui encouragera l’exploration. Vous ferez face à quelques passages délicats, relevant plus du mauvais codage que de l’épreuve bien pensée.

Vous découvrirez la subtilité des items aux alentours de 15h de jeu
Sonic en PLS
Dès les premières minutes, vous ferez face à deux soucis majeurs.
Le premier étant la qualité du game design. On voit que les gars ont tenté d’en étaler au maximum afin d’en imposer. Les couleurs complémentaires ou analogues résonnent comme un concept ici. C’est de mauvais goût et rend la progression délicate par moments. On se perdra souvent, la faute à un level design raté.
Certaines issues sont des portes que l’on ne voit pas du premier coup d’œil tellement l’écran est chargé d’éléments. Cela devient même handicapant dans la mesure où vous peinerez à trouver les items dans un premier temps, ridiculement petits et pouvant être confondus avec le décors.
La vitesse est le second problème ici – un comble pour un ersatz de Sonic. Le jeu va vite, très vite et ceci pénalisera le joueur de plusieurs façons. Votre personnage va si vite, que vous serez sans cesse surpris par les ennemis du jeu. En général peu inspirés et variés – vous croiserez à quasiment toute époque des chiens robots et autres, rendant le tout aussi répétitif qu’incohérent. Ils ne sont pas redoutables, mais la vitesse est telle que vous serez au contact sans avoir le temps d’esquiver.
Enfin, il faut savoir que votre robot canard perd un peu plus d’énergie s’il va trop vite. Double peine donc…

Vous découvrirez votre première porte après avoir perdu 15 vies
Pourquoi s’intéresser à un tel jeu ?
Dans Socket : Time Dominator, ce n’est pas le temps que l’on domine, c’est bel et bien le jeu qui vous victimise. Entre les moments d’errance dans des niveaux mal conçus ou le hit sournois d’un ennemi dissimulé derrière un décor grossier, les occasions de rager seront multiples. Vous pourrez même invoquer le fameux « c’est de la faute du jeu ».
Socket démontre que créer un jeu vidéo n’est pas comme faire la tambouille. Ce n’est pas parce que l’on a plein de bons concepts que cela fonctionne si l’on mélange le tout. Il offre pourtant quelques belles trouvailles techniques, comme ce niveau où la gravité s’inverse via un système de portails.

Les patterns de déplacements des boss sont ridicules. Il vous suffira de camper à une extrémité de l’écran et d’attendre le bon moment sans être inquiété