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Retro Come Back #5 : Dragon’s Lair

Pour libérer sa jolie princesse Daphné des griffes d’un ténébreux dragon, Dirk, un téméraire soldat de la garde, va devoir se perdre dans un sinistre château et passer par une enfilade de salles bourrées de monstres et de pièges… Là, débute les ennuis, mes amis…

S’il ne brille pas par son histoire, Dragon’s Lair a marqué la grande Histoire du jeu vidéo en étant le tout premier dessin animé interactif !

Et il m’a marqué, comme tant d’autres joueurs, au fer rouge…

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Avec une pointure de l’animation comme Don Bluth aux commandes (ancien de chez Disney, réalisateur de Brisby le secret de Nimh, de Fievel et le Nouveau Monde ou d’Anastasia), le jeu d’arcade qui date de 1983 (!) est particulièrement impressionnant pour sa réalisation. On se tient devant un véritable dessin animé, quelque part entre un Disney classieux et un Tex Avery déjanté.  Le jeu fit sensation. Il dénotait franchement à coté des autres jeux de l’époque qui ne proposaient que quelques pixels sur fond noir et fit un véritable carton dans les salles d’arcade et ce malgré sa difficulté démente.

Avec l’avènement des consoles à Cd dans nos foyers au milieu des années 90, l’éditeur Readysoft s’est appliqué à adapter le jeu mythique de Don Bluth sur plusieurs supports et j’ai eu la chance de mourir mille fois sur Mega-CD et sur Jaguar CD (et oui, ça existe !).

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Alors bien entendu, l’interactivité est limité, on n’est pas libre de nos mouvements, tout est scripté. Il s’agit bien d’un film interactif et les séquences d’animation se débloqueront en appuyant sur le bon bouton. Le jeu a le grand mérite d’être clair dans ses intentions : vous allez mourir jusqu’à plus soif, et ce dans la joie et la bonne humeur. On sent d’ailleurs que les animateurs, bien sadiques, se sont fait plaisir à ce niveau là. Avec sa dégaine un peu gauche de grand duduche, Dirk est le parfait cobaye pour expérimenter toutes les morts cartoons du jeu : se faire cramer, bouffer, étouffer, liquéfier, empaler etc…

Pour éviter ça, il faudra donc choisir et enchaîner les bonnes actions au bon moment. Et cela se joue parfois à la fraction de seconde près !

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On touche là à un point qui peut fâcher le joueur manquant de patience. D’autant qu’il y a certains passages sur lesquels on peut légitimement s’arracher les cheveux : il est parfois difficile de savoir à quel moment précis enclencher l’action, voire même quelle action il faut faire, faute d’indice.

J’ai longtemps considéré ce genre de jeu, et ce jeu en particulier, comme une torture. Une fois les 5 vies passées, j’avais le sentiment qu’il fallait tout recommencer depuis le début, quelque soit son avancée dans le château (ce qui est faux). J’avais rapidement lâché l’affaire. Découragé.

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Sur console, il est pourtant possible de progresser. D’avancer petit à petit dans cette suite de QTE hardcore sans rager, s’arracher les cheveux et jeter console et télé du 9ème étage. Les commandes sont très simples : haut, bas, gauche, droite pour les directions à prendre et coup d’épée pour pourfendre les ennemis. L’erreur que l’on commet (et que j’ai commise) au début, et fait qu’on se décourage très vite, est d’appuyer sur plusieurs boutons en même temps ou de les enchaîner trop rapidement. Or pour progresser,  il suffit juste d’appuyer sur un seul bouton pour que la séquence suivante s’enclenche, et non pas deux boutons, ou trois. Un seul. Alors des fois il faut les enchaîner car les séquences s’enchaînent et des fois, il faut temporiser. Des éléments du décor clignotent et donnent de précieux indices sur la voie à prendre. Lorsque qu’on a compris quelles actions faire à la chaîne, ça devient nettement plus simple, d’autant qu’on peut souvent anticiper les actions.

C’est un coup à prendre et même si pour le commun des mortels, ça reste du « Die and Retry » intense et intensif, je trouve que le jeu est bien moins dur ou stressant qu’il n’y paraît. Même une fois les 5 vies passées, le continue nous ramènera au niveau précédent la dernière étape qu’on a débloqué, ce qui est assez peu punitif. Il y a surtout des checkpoint toutes les 6 salles environ, et les continues sont infinis.

Le jeu est aussi très court (30 salles au total), donc si on progresse sur une série de salles, on se rapproche à grands pas de la fin. Le jeu est bien moins punitif qu’il en a l’air, si tout simplement, on accepte son challenge et le fait de mourir cent fois pour faire un pas.

Ayant compris le « truc » (je répète ; appuyer sur un seul bouton à la fois, temporiser, bourriner ou laisser appuyer sur le même bouton sur certaines séquences) la progression dans ces salles bourrées de pièges est devenu très amusante, voire même très addictive. Et j’ai fini le jeu, avec grande joie… après avoir été un temps bloqué à la séquence du damier psychédélique, celle avec des grosses billes de couleurs qui nous roulent dessus. Ce passage, que je nomme « Marble Madness », exige un pur timing de fou…

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Cultissime jeu d’arcade ayant intronisé le genre du DA interactif donc, Dragon’s Lair est un véritable classique et il s’apprécie comme tel, comme un excellent vin racé. Un peu tanique, je l’avoue… Le jeu accumule des moments de bravoure dans une ravissante ambiance Héroïc Fantasy, proche de celle que l’on retrouve dans Taram et le Chaudron Magique des studio Disney.

Il y a un grand soin apporté aux décors, susceptibles de s’écrouler à tout moment, et au design des créatures rencontrées, tantôt comiques, tantôt sérieuses. Ces dernières comme le Chevalier Noir inspirent souvent la crainte et le respect. Toute cinématographique, la mise en scène est enlevée et beaucoup de détails humoristiques viennent la ponctuer comme le fameux « Drink Me ».

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A noter qu’il n’y a pas de salles aléatoires sur Jaguar CD comme dans l’original ou sur Mega CD, ce qui amoindrit la difficulté. Seul le sens de l’image change parfois, pour mettre à mal nos petites habitudes.

Je sais que le jeu a une mauvaise réputation, mais il faut le prendre pour ce qu’il est, un Die and Retry, un vrai de vrai. Et mourir dans Dragon’s Lair, ce n’est finalement pas si grave : ça fait partie de la vie !

(Cet article est un medley arrangé des articles Space Ace et Dragon’s Lair que l’on peut lire sur mon blog Jagfan)

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Wizzy le Nerd
[Redacteur et rétrogameur de la première heure et amateur de jeux indés fantastiques...]

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