Toutes les personnes intéressée par les manga et le jeu vidéo durant les années 90, est au moins une fois partie en quête d’un jeu vidéo adaptant la série animée ou le manga qui faisait vibrer son cœur de fan. Les boutiques imports les plus anciennes, vendant autant de la VHS NTSC, que des cardas DBZ voyaient également fleurir dans leurs rayons, multitude de ces adaptations, en particulier sur les consoles Super Nintendo et PC Engine. Bon nombre de ces titres se résumaient à des digico, des RPG intégralement en japonais ou pour le mieux, des jeux de combat corrects ou des plateformer pour certains valables et d’autres hélas pas toujours très inspirés. Hormis quelques exceptions, les adaptations à la hauteur des merveilles que nous proposait la Jap Anime, étaient plutôt rares il faut bien le concéder. Cependant, il ne faut jamais désespérer, puisqu’aujourd’hui encore il arrive parfois d’agréables surprises. Et celle dont nous allons parler dans ce papier, concerne l’illustre série d’OAV Les Chroniques de la guerre de Lodoss avec ce RECORD OF LODOSS WAR : DEEDLIT IN WONDER LABYRINTH
Dans l’esprit de l’époque
S’il y a bien une série d’OAV qui a marqué son époque et contribué à l’époque dorée des années 90, c’est bien ces fameuses Chroniques de la Guerre de Lodoss. Classique parmi les classiques, la série est produite par MAD House et éditée dès 1994 en VHS par Kaze. Ayant connu quelques adaptations vidéoludiques au fil des décennies, l’actualité autour de la série s’est fanée depuis le début des années 2000 et la sortie d’un jeu Dreamcast. C’est donc une immense surprise que de voir débarquer un jeu basé sur cette série mythique, et qui plus est, un jeu intégralement en 2D dans l’esprit de ce qui se faisait à l’époque du Club Do et de la déferlante Manga en France ! Ce jeu c’est Deedlit in Wonder Labyrinth, un Metroidvania développé par Ladybug et Why so serious.
Comme son nom l’indique, l’on y incarne Deedlit, qui se retrouve coincé dans un labyrinthe illusoire et magique, duquel elle va devoir s’extraire après avoir mené une exploration qui la conduira à croiser la majeur partie des protagonistes de l’histoire originale, mais dans des rôles différents de ceux qu’ils tiennent normalement. Le jeu est par ailleurs supervisé par l’auteur des Chroniques de la Guerre de Lodoss Ryo Mizuno. Ce dernier qui a continué de développer son univers depuis sa création en 1990, nous propose ici pour les 30 ans de son oeuvre, une suite assez intrigante des OAV, centrée sur Deedlit et qui ne dévoilera sa place dans la chronologie de l’univers, qu’a la toute fin de l’aventure. Le personnage de Deedlit avait d’ailleurs déjà eu droit à un manga du nom de Record of Lodoss War: Choices, Deedlit’s Tale dans les années 2000.
Lodoss-vania requiem pour une elfe
La réalisation est de qualité. Intégralement en 2D, le titre fonctionne en scrolling horizontal, tel un bon vieux Castlevania Symphony of the night. Les animations sont superbes et certaines reprennent même le jeu de 1997. Deedlit, la belle elfe blonde se déplace à la manière d’Alucard et les développeurs n’ont pas hésité à réutiliser ce si bel effet de cape, qui donnait tant de prestance au héros mi-homme mi-vampire. Bien entendu, si ce petit clin d’œil fait plaisir – puisqu’il vient montrer aux joueurs et joueuses l’inspiration première du jeu – Wonder Labyrinth dispose de toute une panoplie d’animation qui lui sont propres, et qui sont pour certaines très élégants. L’elfe peut flotter au-dessus du sol dans un mouvement très aérien, tout comme elle peut tutoyer les hauteurs dans un double saut tournoyant. Elle perce d’autant de traits que sa barre de magie le permet, ses ennemis avec son arc dirigeable et inclinable à la demande. Elle manie bien sur avec vivacité, rapières, épées longues et même quelques claymores soulevées comme par magie.
Colorés et riches, les 6 stages que compose le jeu ont bénéficié d’un travail fort joli de réalisation des sprites, disposant de couleurs vives et de beaucoup de détails. Certains boss sont impressionnants et en mettent pleins les yeux. Par exemple, Shooting Star le terrible fléau draconique rouge si terrifiant dans la série, dispose d’un travail de dessin et d’animation particulièrement soigné. Les magies fourmillent d’effets de particules qui explosent à l’écran. L’unique bémol sur le plan visuel du titre, réside finalement dans la répétition de certains éléments de décor, voir de certaines salles. Certains lieux auraient mérité un peu plus de détails ou d’éléments.
La bande-son, si elle s’éloigne un peu de l’esprit des OAV, est assez inspirée et agréable. Elle va puiser quelques sonorités chez Michiru Yamane, mais aussi parfois chez Hiroki Kikuta pour les meilleurs passages, et amène quelque thèmes un peu déstructurés et brouillons à d’autres moments, avec même quelques saturations sur le thème d’un des stages.

Shooting Star, Pirotess et d’autres encore, les personnages principaux des OAV Lodoss seront tous en rendez-vous, en tant qu »alliés ou bien en tant que Boss
Le souffle et la flamme
En matière de gameplay et de game design, ce Wonder labyrinth ne réinvente pas la roue et se construit comme pléthore de Metroidvania avant lui, en allant marcher sur les traces de Metroid, Super Metroid et de Symphony of the night. Trois jeux ayant défini un style maintenant très rependu et qui fait les joies des développeurs indépendants. Carte évoluant au fil de l’exploration, portes à débloquer, options de combat évolutives, niveau du personnage progressant à la manière d’un RPG traditionnel, items à récupérer ou à acheter, et j’en passe. Bref c’est du classique en ce qui concerne le squelette du jeu, au point même qu’il faut bien l’avouer, le canevas à partir duquel Ladybug tisse son game design, est très proche du Castlevania de l’ère 32 bits.
Cependant, le jeu dispose de quelques mécaniques qui, sans le rendre d’une richesse folle, sont plaisantes. Deedlit dispose de 2 magies qu’on change d’un coup de gâchette : le vent et le feu. Cette notion de dualité des couleurs fonctionne un peu comme dans Ikaruga, puisqu’il vous sera souvent demandé de traverser des barrières d’énergie propres à ses deux énergies élémentaires. Si vous êtes touchés par une énergie de vent en magie vent, vous ne perdez pas de vie et vous regagnez même de la magie. Il en va de même pour le feu. De nombreux ennemis dans l’aventure dont certains boss vous lances des sorts de ces deux familles élémentaires. À vous de danser avec votre familier magique pour gérer au mieux vos combats. Certains monstres demanderont d’ailleurs d’être sous l’influence d’une magie particulière pour recevoir des dégâts.
Ces deux magies disposent quant à elles d’un niveau temporaire allant de 1 à 3 et propre à chacune d’elles. Ce niveau se monte en tuant vos opposants et baisse si vous vous faites toucher sous l’influence élémentaire choisit. Si ce concept est fort plaisant de prime abord, il embarque un choix de game design étrange, faisant office on peut le dire, de défaut et rendant le jeu de fait bien trop simple. Si votre niveau avec un élément arrive à 3, il vous suffit de le sélectionner pour vous remonter graduellement votre barre de vie jusqu’au maximum. En gardant l’un des éléments au maximum et ne l’utilisant que pour vous guérir une fois en zone sure, l’exploration du jeu s’en voit grandement facilitée.
Pour le reste, les mécaniques de combat sont agréables, avec des magies dévastatrices, des armes costaudes bien que trop rares et quelques énigmes de rebond de flèches et de plateformes venant ponctuer une progression somme toute agréable, sans être pour autant renversante de complexité. Le Level design du jeu est assez basique et hormis quelques salles, et quelques boss sur la fin, l’impression de survoler le jeu ne disparaît jamais vraiment.