Le retour tant désiré de Master Chief ! Après une présentation controversée (et c’est un doux euphémisme), une sortie décalée d’une année et des remaniements internes au studio, nous pouvions craindre le pire pour cet opus, qui avait toutes les chances de finir brûlé au fond d’un volcan. Mais Microsoft ne lâche pas comme ça sa licence phare, et 343 Industries ne pouvait pas sortir un Halo de qualité moyenne, les fans ne l’auraient pas permis. Alors, cet épisode est-il digne de la franchise ?
Le célèbre multi sort du gouffre !
Pour la sortie du titre, Microsoft a vu les choses en grand ! Normal, cela coïncide avec les 20 ans de la saga ! Console collector griffée Halo, manette en édition limitée superbe, les fans ont été choyés. Mais pour autant, le contenu est-il à la hauteur ?
Le mode multijoueur est sorti sur le GamePass avant la campagne solo, ce qui a permis aux joueurs de s’essayer au titre et de voir le potentiel qui sommeillait en lui. Avec divers modes de jeux (Arène, en équipe,…), toujours un système de classement et une personnalisation poussée du personnage ou des armes, il y a de quoi faire. Il est cependant dommage de devoir mettre la main à la poche pour obtenir certains cosmétiques, mais c’est devenu courant et cela n’empêche pas de jouer dans de bonnes conditions, sans que cela soit du « pay to win ». Et comme à l’accoutumée avec les Halo, le multijoueur permet de passer nombre d’heures à jouer en prenant beaucoup de plaisir. Le jeu est régulièrement mis à jour, on peut jouer en écran splité (et oui!), contre des bots, tout cela gratuitement et sans avoir acheté la campagne solo. Un bon point à n’en pas douter !
Le Retour du Roi !
La campagne solo elle commence quelques mois après les évènements de Halo 5. Cortana et le Spartan117 ne se côtoient plus, eu égard aux ambitions personnelles de la célèbre IA, et ce dernier se retrouve sur le Halo Zeta, en train d’être pris d’assaut par des Covenants dissidents : les Parias. Menaçant l’humanité, John enfile de nouveau sa combinaison de sauveur pour empêcher les Parias de prendre le contrôle de l’anneau, avec l’aide d’une alliée imprévue, une IA surnommée L’Arme !
Si le scénario n’est pas le point le plus abouti du jeu, il a le mérite d’être bien ficelé et de mettre le Master Chief devant des situations qui mettront ses sentiments à rude épreuve. On peut noter des moments plus légers, avec quelques touches d’humour, ce qui rend le récit agréable à suivre.
Ainsi, nous prenons place dans l’armure Mjolnir et commençons à parcourir le monde ouvert de cet anneau Zeta. Car c’est bien là la grande nouveauté de cet opus : une grande liberté dans les actions à mener.
Un anneau (presque) ouvert pour les gouverner tous !
Si il y a bien une trame principale à suivre pour progresser au cœur de l’intrigue, nous sommes libres de parcourir la carte comme bon nous semble, et il y a beaucoup de choses à y faire !
Conquérir et prendre des bases ennemies pour s’en servir de point relais pour les humains permettra d’accéder aux « voyages rapides » et au déblocage des véhicules, dont le célèbre Warthog. Le joueur peut jouer les chasseurs de prime en allant débusquer un Paria iconique, afin d’affaiblir les troupes ennemies. On peut aussi aller sauver une escouade humaine en détresse, ce qui permettra d’obtenir la reconnaissance des soldats, qui voudront alors nous accompagner pour les prochaines missions. D’autres points d’intérêt sont marqués sur la carte, comme les lieux où trouver des améliorations d’armes ou d’armures par exemple.
Car c’est l’un des aspects les plus sympa du jeu, même s’il est loin d’être innovant : on peut récolter des items servants à améliorer nos armes, notre armure, notre bouclier,… et il le faut tant les choses se corsent au fur et à mesure de l’aventure, même si rien n’est insurmontable.
Bref, si l’on est encore loin d’un monde ouvert à la The Witcher 3 ou le dernier Zelda, il est agréable de voir que la série évolue dans le bon sens et arrive à se sortir du mode « tunnel » présent depuis les débuts de la saga. Cependant, on note une redondance dans les missions de ce type, et c’est bien dommage.
Un grappin très accrocheur !
Mais pour le joueur, l’évolution « major » de cet épisode, c’est le grappin. Véritable couteau suisse du Spartan, il permet de nombreuses actions de grande classe, et est aussi améliorable. On peut ainsi accéder à des zones en hauteur, se rattraper au cours d’une chute, ou agripper un ennemi et se projeter sur lui. Les développeurs ont donc mis l’accent sur la verticalité des zones, ce qui permet de varier les approches quand l’on se retrouve face à des ennemis : approche furtive en se plaçant en hauteur avec un fusil de sniper, contournement rapide des ennemis, ou alors se jeter sur un ennemi en l’étourdissant, le grappin permet une belle variété de situations et permet à tout type de joueur de prendre du plaisir dans les combats. Et quand on se retrouve à court de munitions, le grappin permet de nous sortir de situations délicates.
Bon, il faut l’avouer, être à court de munitions n’arrive que rarement, vu que l’on peut récupérer les armes des ennemis tombés au combat, auprès de soldats alliés ou dans des armureries. Il existe aussi de nombreux points de recharge même si, petite subtilité, ceux-ci ne rechargeront que le type d’arme qu’ils sont censés recharger : si l’on est équipé d’armes à balles, et que l’on tombe sur une borne de recharge pour les armes à plasma, alors nos armes ne seront pas rechargées ! Heureusement, le « scan » de la zone permet de repérer les points de recharge (et les objectifs) afin de pouvoir y aller en vitesse, toujours grâce au grappin !
Et la technique dans tout ça, saurons-nous l’apprécier ?
La tristement célèbre présentation du jeu a laissé des marques, et on pouvait craindre au pire. Si au final on en est à 1000 lieues, on est quand même loin du meilleur.
La musique est, elle, comme d’habitude, d’excellente facture, et il est toujours plaisant d’entendre ce lyrisme au milieu d’une bataille rangée, cela nous motive à abattre de l’alien récalcitrant. Les bruitages et voix sont très corrects, rien à dire là-dessus, même si l’on retrouve l’archétype de la grosse voix pour le gros méchant…
Concernant les graphismes, eh bien c’est mi-figue, mi-raisin. C’est beau, fluide, on en prend plein la vue, lors des explosions, mais il manque ce petit quelque chose qui nous fait dire qu’on a franchi un gap avec la génération de consoles précédente. Certes, en plusieurs heures de jeu, pas un seul ralentissement, les parties chargent très vite sur SeriesX, mais il manque toujours cette densité dans les graphismes qui en font un jeu sublime. Alors Halo ne s’est jamais trop prêté à des graphismes étincelants à cause de la structure du jeu lui-même : des lieux très géométriques, aux textures uniques et lisses. Mais en empruntant le chemin du monde ouvert, les développeurs auraient du améliorer la copie « graphique » pour prendre en compte ces nouveaux environnements. On ne va donc pas retrouver une herbe ou une flore dense, même si des animaux vont surgir ça et là, ni de monuments qui vont nous époustoufler par la précision des textures. Heureusement, pas de clipping ou de faux brouillard pour améliorer le rendu à l’écran.
Bref, vous l’aurez compris, le jeu est beau, extrêmement fluide, mais en deçà d’un jeu porte-étendard.