En dehors du temps, Neofid l’est. Par choix, évidemment ! Après nous avoir servi un Demons of Asteborg ravissant sur Mega Drive (notre test arrive bientôt !), voilà que les bougres ont choisi de récidiver, tout en changeant de style. En effet, leur prochain projet, Astebros, se définit tel un roguelite, ce qui est une prouesse en soi lorsqu’on regarde les capacités de la machine.
Le jeu en devenir a fait l’objet d’un kickstarter dont l’objectif initial a été largement atteint. Mais, par mesure d’honnêteté probablement, le studio a fait le choix d’offrir une démo aux donateurs alors que la sortie est calée au mois de mars de l’année prochaine. Histoire de vous donner une story en version “work in progress” et d’enregistrer les premiers retours.
On nous promet du multi, plusieurs classes et d’autres surprises. Toutefois, c’est seulement avec le pad entre les mains que nous pouvons évaluer le feeling, unique norme faisant foi lorsqu’il s’agit de juger le genre.
C’est donc avec une certaine appréhension couplée à une excitation, voire exaltation, que nous avons effectué nos premiers pas dans ce nouvel univers (très affilié à son grand frère) concocté par les créateurs.
Neofid back !
De test il n’y aura point tant Astebros n’est qu’à l’étape de peaufinage. Néanmoins, force est de reconnaître que les bases sont posées et que, bon sang, celles-ci brillent par leur solidité. Si la version d’essai est le fruit d’une émulation de la 16-bit de SEGA, il est aisé d’entrapercevoir que les développeurs dominent leur sujet avec une aisance sans tendre vers l’arrogance. Les animations sont singulières et réussies, avec un éventuel bémol lors des montées à l’échelle, et l’ensemble répond au doigt et à l’œil.
Pensé pour une manette à 3 boutons, le gameplay s’avère suffisamment riche pour que nous nous y attardions. Frapper dans plusieurs directions, se protéger avec le bouclier en prenant garde de ne pas abuser de la jauge qui lui est dédiée, poser une bombe…
Tout cela n’est rien en comparaison avec la roulade (ultra bien pensée dans ses frames d’invincibilité et pour sa portée) et le double saut, bien moins contraignant que dans la précédente production de Neofid.
La nervosité est de sortie et il vous faudra apprendre les bases rapidement sous peine de mordre la poussière, les vils belligérants faisant très mal. Certes, les patterns sont lisibles mais il faut prendre en compte les ripostes et les trajectoires. Certains ennemis demandent même un timing précis pour envisager de briser leur défense.
Le point d’orgue intervient avec la rencontre d’un boss, dont la difficulté est équilibrée avec justesse. Ce méprisable larron ne manquera pas de vous faire pester ! Pourtant, il représente à lui seul l’apprentissage indispensable afin de triompher. Vos capacités cognitives et d’adaptation seront mises à rude épreuve et le temps de la réflexion sera court, très court.
Astebros ardent
Les codes sont respectés et les indications sont très claires. Tout est basé sur une carte sobre et efficace, vous permettant de vous orienter facilement. Bien sûr, nous ne pouvons prétendre (à l’heure actuelle) à une grandeur démentielle. En outre, tout cela se montre encourageant ! Certes, on nous rétorquera que tout cela n’est qu’une vision coutumière, ce à quoi nous opposerons le fait que la maîtrise semble totale. Et encore ! Nous ne sommes pas au stade final et nous sommes convaincus que le feedback de chacun sera entendu pour mieux se recentrer.
Visuellement, le charme fait son effet même si nous déplorons une colorimétrie répétitive, donjon oblige. Ce n’est pas un reproche à proprement parler ; néanmoins, gare à cet écueil ! Si nos craintes seront probablement dissipées au regard de l’expérience du studio, rien ne peut nous assurer la pluralité des biomes.
En y regardant de plus près, nous pouvons nous dire que la direction artistique en jette avec des personnages chatoyants et charismatiques. Le bestiaire est, pour le moment, phénoménal, à l’exception du gardien de fin de niveau, plutôt décevant dans sa représentation. Cela est corrigé par ses expressions aussi crédibles qu’impressionnantes !
La petite touche d’humour qui découle de votre victoire est également bienvenue, à l’instar des discussions avec chaque PNJ. Il est acté que la diégèse s’annonce forte et qu’elle sera, sans fourberie, un point essentiel du soft qui saura se démarquer de la production actuelle, indies compris.
Astebros aux lettres
Enfin, le sound design semble être à la hauteur. Les bruitages sont puissants et la musique n’est pas en reste. D’accord, la boucle est un peu synthétique mais les sensations sont intactes, vous poussant à vous surpasser encore et encore.
Pour le moment, il est difficile d’appréhender la totalité d’Astebros car l’évolution et l’efficience des niveaux aléatoires ne peuvent être définies. A l’horizon, rien ne semble se dresser comme un obstacle mais si vous attendez une vue plus généraliste, alors il faudra vous montrer patient.
Cependant, arpenter les niveaux, faire des emplettes dans les magasins et se faire poutrer par les malfaisants nous tardent de plus en plus. A bien y réfléchir, mars 2023 nous paraît bien loin car, vous vous en doutez bien, nous avons choisi de soutenir l’esquisse de ce qui nous semble se projeter comme une future réussite. La hype est à son comble et l’attente est grande.
Le kickstarter est encore actif et il permet à chacun de participer ou non. Notre choix ne vous est pas inconnu et si cette vision alternative du jeu vidéo vous tient à cœur, alors nous ne saurions que trop vous conseiller de vous ruer vers cette opportunité qui nous est offerte. Et si le but principal est atteint, d’autres paliers fort intéressants sont encore à débloquer. Vous savez désormais quoi faire !
De notre côté, nous vous donnons rendez-vous l’année prochaine pour vous livrer le test de Astebros que nous analyserons dans les plus amples détails, comme nous savons le faire.
La création sera disponible sur Nintendo Switch, Steam…et Mega Drive !
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