A ceux qui, sous couvert d’invitation sur des plateaux de “spécialistes”, prônent la déshumanisation des gamers, nous opposerons un seul et unique argument : l’instinct grégaire. Et la convention “Pixel Days” en est le meilleur reflet, voire même la bannière. Réunir les admirateurs que nous sommes à  Aisleau-Presles, bourgade à proximité de Charleroi dont nous ignorions l’existence, est un credo fixé par la team Harpies dans ce qui aurait pu être perçu comme une simple bourse gaming de taille colossale.

Que nenni.

Malgré un nombre d’exposants impressionnant, sans être toutefois exponentiel, l’événement est avant tout un lieu de rencontre(s), d’échanges et de communication sur le socle commun qui nous rassemble : la passion. Que l’on soit rookie, vétéran, jeune, doyen, interprète ou spectateur…rien ne nous différencie tant le jeu vidéo a su se déjouer des pièges des opposants parfois franchement ignares pour créer une communauté solide, empathique et surtout bienveillante.

Un véritable cheval de Troie qui s’est invité dans la cité de la Pop Culture avec une réussite quasiment arrogante sans que le mal ne le ronge de l’intérieur. Enfin si, un petit peu de temps en temps mais nul doute que les protagonistes que nous sommes ont toujours évité les heurts générateurs de mauvaises ondes.

Et si les Pixel Days ont eu lieu les 23 et 24 avril 2022, pourquoi avoir attendu autant de semaines pour vous en parler ? Tout simplement parce qu’il a fallu ingurgiter un nombre incalculable d’informations, puis il a fallu digérer l’ensemble. C’est en ce sens que nous avons pris conscience d’énormément de choses : dans le milieu du jv, et notamment pour la scène YouTube, tout le monde se connaît. Les collaborations fusent et pourtant…

Beaucoup d’acteurs de cette mouvance ne se sont jamais rencontrés pour une accolade franche et amicale.

La pandémie ayant eu raison des entrevues physiques, il était temps d’agir avec brio. Mission accomplie pour la Team Harpies qui, au travers de son organisation, a su pérenniser des fondations solides en dépit d’un risque d’effritement.

Chapeau bas les artistes !

Pixel, xel, xel, xel y mène !

On ne va pas vous rabâcher de nouveau nos aventures. Nous nous contenterons de quelques précisions ! Cette fois-ci, le NBK est au complet et accompagné par Noscox, le chef bien-aimé de notre site. Lui est à l’heure et nous, comme d’hab, à la bourre.

Un léger quiproquo plus tard et nous voilà face à un premier dilemme : la buvette (pour boire 15 cafés afin de se réveiller dans le but de se mouvoir comme des humanoïdes), les stands remplis de trésors, les bornes d’arcade, les cosplayeurs ou encore le “coin des Youtubeurs”, où se déroule également une présentation de The Cursed Knight ?

A l’instar de Rool et Franjean du cultissime Willow, la discussion fut longue pour aboutir à une simple proposition de flânerie aveugle. La main sur le portefeuille cadenassé, les yeux rivés sur les opportunités, voici venue l’ère de l’exploration. Point de niaiserie comme diraient nos cousins Outre-Atlantique : il y en a pour tous les goûts !  Du rétro par-ci, du contemporain par-là, de l’underground, du classique…tout cela nous amène au rêve, entre certaines machines seulement vues dans les magazines de l’époque et opus inconnus au bataillon.

Et à force de regarder partout, nous ne savons plus que choisir ! De fait, on se rabat, après avoir fait craquer l’ensemble de ses phalanges, sur le défi proposé par la proposition stratosphérique de l’arcade, où il est possible de s’adonner au plaisir du versus-fighting, run’n’gun ou curiosités japonaises, aussi barrées que divertissantes.

Les fessées s’enchaînant pour votre trio magique, le sauvetage aura lieu. Déambulant dans les couloirs, nous croisons moult fantassins de l’armée vidéoludique. Voilà l’occasion de leur exprimer notre admiration et notre sympathie.

Et croyez-nous les amis ! Se retrouver à plaisanter de tout, et parfois de rien, avec des Koyu, Gunhed ou l’équipe de Famille2Geek au milieu d’un brouhaha qui se veut ordinaire, cela vaut son pesant de gils.

Ce n’était que le début.

Days enchantés ?

Chaque individu dispose de sa propre recherche, de son propre but au milieu de cet hub indescriptible.

Traversant les salles comme on parcourt nos souvenirs, les discussions pullulent, notamment avec des passionnés que nous n’avons jamais vus auparavant.

Puis vint le moment de l’arrivée dans la “seconde antichambre” où les souverains vidéastes nous attendent. Bien sûr, Ryu Gaming en est, à l’instar des Edward, Colik Fantastik, Retrojeux ou autres Cyril Devret et 2.0. La liste n’est pas exhaustive, mais l’appel du micro nous démange. En aucun cas nous ne devons manquer cette chance sous peine de plonger en pleine contingence.

Caméra, appareil photo et appréhension furent nos armes pour vous partager, à vous tous, l’envers d’un décor sublime. Là où le gamer se définit en tant qu’humain, détaillant les origines de son projet, ne serait-ce que pour se positionner en qualité de guerrier du jv.

La tâche est âpre mais elle est mineure face à l’excitation qui nous transborde vers le Valhalla pixellisé. Coup de chance, l’immortel J’M Destroy est aussi de la fête. Des monstres immenses et sacrés, auxquels s’ajoutent les nouveaux combattants, à l’instar d’un Gemu Oni, Gros Nenesse, Khaled Fouiny Man et Luvkraaft.

Et nous au centre de cet épiphénomène ? Comme des enfants mais il va de soi que Mega Force se doit de prouver son professionnalisme, histoire de vous apporter un contenu toujours aussi dense que qualitatif.

“Bonjour, nous sommes la team MF et dans le cadre de la couverture de l’événement, nous aimerions discuter avec toi…”.

Nous n’avons essuyé aucun refus. Mieux, nous avons bavardé comme si de rien n’était. Comme si la foule n’existait plus. Comme si la bulle de l’exaltation nous entourait.

2 jours en compagnie d’une civilisation qui se régale de l’impromptu.

Que 2023 nous paraît loin…

Croiser le “faire” ?

Ou plutôt le savoir ! Nous sommes parfaitement conscients que notre récit est insuffisant et ne représente qu’un pâle ersatz des merveilles constatées.

C’est pour cela que nous avons décidé de faire vivre les Pixel Days sur plusieurs semaines, en vous partageant régulièrement chaque interview de chaque protagoniste.

Évidemment, le premier choix se dirige vers Ryu Gaming, l’homme qui s’émancipe au-delà de sa chaîne YouTube pour se caler avec la Team Harpies afin de nous prodiguer tant de bonheur. Si la donne a changé en 2 années, il y a une forme de résistance affectueuse pour nous réunir à nouveau, tous ensemble.

Comme si cela n’avait été qu’un feu de paille, un incident de parcours, un écart maladroit. Un horizon soyeux se dresse et il n’attend que nous ! La nécessité d’attendre est proscrite. L’intérêt est de voir ce qu’il se passe de nos jours et non dans une décennie.

Une belle victoire que nous devons à un collectif que nous sommes fiers d’avoir questionné sous un format jusque-là inexploré.

Mesdames et Messieurs : restez à l’écoute. La Pop Culture ne meurt jamais.

Et comme derrière chaque convention se dressent des femmes et des hommes, place à l’interview de Ryu, l’un des organisateurs !

“C’est un tout : la collection et les jeux actuels”

NBK : Bien merci Ryu ! Merci à ta team et à toi, merci de nous recevoir et merci pour l’event !

Ryu : Merci à vous et avec plaisir !

NBK : Alors première question qui nous brûle les lèvres : quand on parle de Ryu Gaming, c’est quoi ?

Ryu : C’est un passionné de jeux vidéo avant tout. Désormais je suis collectionneur et youtuber. C’est un tout !

NBK : Tu peux nous parler de ton concept YouTube ?

Ryu : J’ai commencé il y a quelques années et je suis connu pour les collectors. Je suis principalement intéressé par ce qui est récent même si j’aime bien le rétro. Cependant, je ne collectionne pas “en dessous” du CD.

NBK : C’est une volonté de collectionner ?

Ryu : Disons que j’ai toujours joué aux jeux vidéo. J’ai débuté quand j’avais 5 ou 6 ans sur PC. Mais vous savez : quand tu es jeune, tu achètes un jeu, tu en prends un autre mais tu ne peux collectionner. Une fois que j’ai pu le faire, je l’ai fait. J’ai commencé pièce par pièce et maintenant, la gaming room est bien chargée !

NBK : Et elle correspond à quelle superficie ?

Ryu : 50 m² !

NBK : Ah quand même ! Tu ne fais pas semblant ! Et le Ryu de 2022 : c’est quel type de gamer ?

Ryu : Vu que je teste pas mal pour les éditeurs, on va dire que je suis pas mal de nouveautés. Mais je garde en ligne de mire la collection. C’est un tout : la collection et les jeux actuels.

“Je pense qu’à la prochaine génération, il n’y aura plus de consoles”

NBK : Et quel est ton meilleur souvenir de gamer ?

Ryu : Le meilleur ? Quand j’étais petit, j’ai joué à Zelda : A Link To The Past. J’ai fait le jeu en 24 heures sans m’arrêter. C’est ce qui m’a fait accrocher aux RPG.

NBK : Et tu penses que le fait de collectionner est une forme de préservation du patrimoine vidéoludique ?

Ryu : On peut dire ça ouais (il se marre) ! S’il n’y avait pas les collectionneurs pour garder le jeu vidéo, nous serions tous passés au dématérialisé. Vous savez, je suis un amoureux de l’objet. Je peux acheter un jeu moyen mais qui a un bel emballage.

Quand des gens viennent voir ma collection, ils se disent “c’est comme un petit musée”. Je pense que  c’est important de le faire.

NBK : Tu penses que le dématérialisé va se démocratiser au point de casser l’objet ?

Ryu : Oui, ça c’est clair. Je pense même qu’à la prochaine génération, il n’y aura plus de consoles. La génération PS5/Series arrive réellement, à cause de la pénurie, mais vers 2030, je crois qu’il y aura des services ouverts et le marché tel qu’on le connaît va commencer à disparaître.

NBK : Il y a des concepts que tu aimerais bien développer sur ta chaîne ?

Ryu : Beaucoup de gens me le demandent, notamment pour faire du let’s play. Mais j’ai pas le temps (on  se marre ensemble) !

J’aimerais faire du let’s play, ce serait chouette. Peut-être un jour !

“Les gens sont posés et heureux. Et ça, c’est le vrai succès !”

NBK : L’événement Pixel Days, quand on regarde comme ça, c’est complètement dingue ! Peux-tu nous en raconter la genèse ?

Ryu : Les autres années, c’est Reynald, le président de l’association qui a fait une première bourse dans un parking d’un supermarché. Il y avait une trentaine d’exposants. Puis un collègue l’a rejoint et je suis aussi arrivé en route également. On a aussi amené la partie YouTube pour que vers 2016/2017 et les années suivantes évoluent. 2019 a été d’ailleurs une très belle édition ! 

On a dû arrêter avec la pandémie et on a remis ça en 2022. 

On a commencé de rien, sur un parking pour arriver à une expo de 3000 m² avec la team Harpies et nos familles.

NBK : Tu peux nous raconter qui est la team Harpies ?

Ryu : Il y a Reynald, le président comme je te disais. Puis Ludo qui gère et règle la majorité des problèmes liés à l’organisation, Jean-François qui s’occupe des réseaux sociaux. Ghislain vient en complément de l’organisation et moi je m’occupe de lancer les invitations pour ceux que nous mettons en avant.

Nous faisons tout à 5 et on se voit tous les 15 jours environ à partir de septembre pour organiser l’événement.

NBK : Tu parlais de 30 exposants au début. Il y en a combien aujourd’hui ?

Ryu : 120 vendeurs de jeux vidéo mais au total, il y a 150 exposants.

NBK : Et vous avez combien d’invités ?

Ryu : Je les arnaque chaque année car la team me dit “Ryu, tu invites 20 personnes maximum !”. Et là, il y en a 35 ! (on se marre ensemble)

“On veut garder la proximité et ça c’est un beau challenge !”

NBK : Est-ce que tu considères que cette édition est un succès ?

Ryu : Je pense que oui ! Le samedi, on a eu pas mal de monde et aujourd’hui (le dimanche, jour de l’interview, NDLR) cela fonctionne aussi !

Le succès, c’est la foule mais quand tu te promènes dans les allées, tu constates que les gens sont posés et heureux. Et ça, c’est le vrai succès !

NBK : Quel est le prochain projet de la team Harpies ?

Ryu : S’agrandir tout en gardant l’esprit familial. On ne veut pas devenir une grande expo où tout est figé. On veut garder la proximité et ça c’est un beau challenge !

NBK : Et ça représente combien de temps pour organiser tout ça ?

Ryu : Normalement c’est 9 mois mais à cause de la pandémie, nous nous sommes décidés en février !

NBK : Merci pour tout Ryu mais avant de se quitter, nous allons te poser notre question favorite. Ryu, quel est le mot de la fin ?

Ryu : Revenez l’année prochaine en 2023 ! (on se marre ensemble)

NBK : C’est promis ! 

Un grand merci à la team Harpies et à Ryu, ainsi qu’à l’ensemble des protagonistes présents pour cet instant qui, d’une manière ou d’une autre, restera gravé dans notre mémoire !