C’est Halloween ! Mega Force revient sur un classique monumental : « Medievil », sorti en 1998 sur la fameuse console de Sony. Ce jeu d’action-aventure a depuis défrayé la chronique avec plusieurs épisodes dont un remake excellentissime sorti en 2019 mais intéressons-nous aux origines de la licence : un squelette en armure avec un œil en moins dans une quête Timburlesque. Ça vaut le coup d’œil non..?
Souverain de Gallowmere !
Dans cette nouvelle référence, on incarne un valeureux chevalier, Sir Daniel Fortesque, qui a tendance à raconter des salades à son roi quand il s’agit de ses faits héroïques. Un aventurier qui se le raconte un peu mais qui malgré tout devient le capitaine de la garde et favori de son souverain. Quelque temps après, il est nommé chef des armées royales pour contrer la horde de zombies du sorcier du mal Zarok. Son unité est désignée pour être en première ligne, un privilège qui lui coûtera la vie et son œil. Laissé pour mort, les habitants de cette petite bourgade entretiennent sa fausse légende au fil des années. Cent ans plus tard, le maléfique Zarok revient plein de haine et de ressentiment d’un exil forcé, avec pour objectif d’assouvir sa vengeance à l’aide d’un sortilège interdit. Avec ce sortilège, Il ressuscita les morts de la contrée pour s’en faire une nouvelle armée flambant neuve mais un petit détail lui échappe ! En utilisant ce sort, il arracha notre protagoniste Sir Fortesque à son long sommeil. Ce dernier y voit une nouvelle opportunité pour vaincre son ennemi juré et devenir le héros dont il a toujours rêvé. C’est ainsi que notre voyage commence..
Un level-design qui ne s’y trouille pas
Medievil n’y va pas de main morte et propose un gameplay aux multiples facettes avec son lot d’action-aventure et de phases de platefomer, le tout dans un univers ressemblant aux œuvres de « Tim Burton ». Quand on débarque dans le cimetière et qu’on y croise les différentes créatures, on ne peut pas s’empêcher de penser au film d’animation « L’étrange Noël de Monsieur Jack » du réalisateur Henry Selick. L’ambiance halloweenesque avec ses musiques horrifiques jouées par un orchestre symphonique nous plonge instantanément au cœur de l’épouvante. Graphiquement, la tendance penche vers le macabre avec une touche de couleurs vives mais sans ne jamais tomber dans le piège de l’horreur pure, car ça reste un titre PEGI 12 qui n’est pas destiné uniquement aux adultes. Le jeu possède des phases incluant des énigmes qui nécessitent de la réflexion ainsi qu’un bon sens de l’observation. La quête de Gallowmere vous entraine à travers 22 niveaux au level-design somptueusement effrayant. Le bestiaire, quant à lui, se compose de 55 types d’ennemis différents en y incluant les boss. L’opus souffre cependant du temps qui passe. Il a clairement mal vieilli, d’où l’utilité d’avoir proposé un remake qui soit dit en passant est excellent. Les mécaniques sont stoïques voire parfois rouillées mais cependant, le plaisir de se replonger Medievil reste intact.

Le titre a pris des rides mais demeure complètement jouable.
La gloire et l’argent !
Dan Fortesque ne peut pas vraiment compter uniquement sur ses vieux os pour se défendre. Il va devoir collecter de l’argent, afin d’acheter des munitions, réparer son équipement, ou bien d’enchanter sa valeureuse épée auprès des gargouilles qui peuplent le monde de Gallowmere. Sur votre chemin, des petites besaces contiennent de l’or mais pas que ! Des coffres sont également parsemés et rapportent jusqu’à 50 pièces d’or en une fois. De quoi satisfaire votre bourse ! Dans chaque niveau, des calices d’âmes sont dissimulés. Ils se remplissent au fur et à mesure des âmes des ennemis tués. Une fois que celui-ci est rempli à 100%, vous accédez au hall des héros afin d’obtenir une nouvelle arme des mains des anciens camarades tombés au combat. Si par chance lors de votre périple vous arrivez à mettre la main sur les 20 calices avant la fin du jeu, une statue aux traits de Sir Dan Fortesque se matérialise, faisant de lui le héros incontesté de cette histoire. Ceci a pour effet de changer la cinématique et les crédits de fin. La résistance des ennemis augmente avec les niveaux, incitant le joueur à chercher des armes de plus en plus puissantes avec les calices. Certains ennemis volent et ne peuvent être tués qu’avec une arme de jet (dagues de lancer, arbalète…). Fortesque peut aussi lancer par défaut son bras qu’il déloge de son épaule, afin de l’utiliser comme boomerang. Les armes sont nombreuses : Arbalète, Marteau, Arc long, Foudre. Certaines d’entres-elles, comme le marteau, peuvent casser des murs et dévoiler des passages secrets. Cela ajoute un peu de piment dans la recherche des items, rendant cette aventure moins linéaire tout en ajoutant un soupçon d’intérêt pour l’exploration.
Les pierres runiques s’avèrent être des clés pour débloquer différents emplacements à Gallowmere. Elles lévitent et doivent être insérées via une statue faisant l’aumône. Il existe plusieurs types de runes : chaos, terre, lune, étoile, temps. Chacune d’entre elles correspondent à un édifice précis (regardez les mains) débloquant des mécanismes mais cependant elles n’ont aucune autre fonction.

Certains perdent la tête !
La véritable prouesse !
Avec sa trame sonore effrayante et ses nombreux démembrements, Medievil est une élégante à la fantaisie héroïque et macabre. Cependant l’habilité est requise et c’est là qu’on touche un point sensible du soft Sony Cambridge car si la difficulté est graduelle et relativement bien étudiée, les phases de plate-forme sont difficiles. Aujourd’hui, comme il y a plus de vingt ans, le principal problème de la manipulation de Medievil réside dans sa caméra imprévisible et indocile. Néanmoins les contraintes techniques de la Playstation, notamment en 3D, n’ont pas dissuadé le studio.
Malgré ces défauts, Medievil reste un jeu iconique grâce à la prouesse artistique du concepteur Jason Wilson, qui a su déployer une identité visuelle dans chaque niveau que Daniel Fortesque est amené à explorer. De plus le concepteur est parvenu à utiliser les faiblesses de la console pour construire un monde aussi étrange que déstructuré. Cela aboutit à des édifices tordus donnant l’illusion d’un univers aussi fantaisiste et déstructuré.

Medievil restera une licence cultissime dans l’histoire du jeu vidéo