Phantasy Star II : A l’aube de l’ère 16 bit
Nous sommes en 1989, à l’aube de la génération 16 bit. La megadrive prend à peine ses marques sur le marché que Sega dégaine une première grosse cartouche de taille : Phantasy Star 2, la suite de son RPG iconique de la Master System. La série Phantasy Star s’est présentée comme bon nombre de ses consœurs, dans la lignée des J-RPG au tour par tour, surfant sur la vague Dragon Quest. Néanmoins, le premier opus Phantasy Star s’était démarqué sur bien des points de la série d’Enix. À commencer par sa performance technique surclassant l’entièreté de la concurrence sur 8bit. L’autre point d’originalité, fut le genre adopté par l’équipe : la science-fiction. Un choix original alors que l’héroic fantasy battait son plein autant dans la Jap’animation que dans le jeu vidéo à la fin des années 80. Mais comme souvent SEGA aimait faire les choses autrement.
Dans le premier opus, l’un des éléments marquants dont les joueurs reparlent souvent, fut les donjons en vue à la première personne. Difficilement accessibles, la faute à une absence de carte, ces palais ont contribué à la légende de Phantasy Star. Pour le second épisode, le choix de la vue à la première personne est laissé de côté par Sega, pour une vue de dessus plus classique et venant s’harmoniser avec les phases de villes et d’overworld. Cependant, si ce changement bouscule la vue utilisée pour explorer les multiples dédales du jeu, la difficulté n’en reste pas moins extrêmement élevée au point que la question se pose : Comment se repérer dans de tels labyrinthes ? C’est sans conteste la question qui ressort le plus de l’expérience Phantasy Star 2.

Le magnifique écran titre et le début du jeu présentant le héros Rolf
Un dédale sans fin
Et pour cause, l’esthétique du jeu est assez proche du premier épisode voir même inférieur à certains moments, et le gap technique censé s’amorcer avec le changement de génération n’est que peu visible à l’écran. Ainsi beaucoup d’assets 2D sont dupliqués à la chaîne pour la création des donjons et chaque écran ressemble au précédent, au point que rapidement le sens de l’orientation a bien du mal à suivre. De plus le level-design est extrêmement exigeant pour ne pas dire poussif, voir stupide par moments. De nombreux téléporteurs viendront croiser votre route pour vous emmener encore et encore dans des salles qui se ressemblent toutes. Ce souci, la team AM 7, qui deviendra plus tard Overworks ( Sky of Arcadia, Valkyria Chronicles) l’a bien compris au point que le jeu à sa sortie est vendu avec un guide, outil indispensable pour espérer terminer l’aventure.
Certes, le test tape dans le dur en énumérant d’entrée de jeu le problème majeur de ce Phantasy Star II, mais cette sensation de désorientation est omniprésente durant toute l’aventure et ce mur de difficulté arrive dès les premières heures de jeu. Néanmoins, ayant fait Phantasy Star II sur la cartouche originale Megadrive avec des plans similaires à ceux du guide d’époque, (que je n’ai pas la chance de posséder) , je tiens également à préciser que le jeu est aussi conçu pour être fait avec un guide et de fait je ne sabrerais pas la note finale à cause de ça.

Les villes et les tortueux donjons de Phantasy Star II
D’ailleurs, décrypter les cartes tel un aventurier, afin de préparer au mieux son chemin, fait partie intégrante de l’aventure et peut amener même en 2022, une forme de ludisme pas déplaisante. En tout cas moi j’ai beaucoup apprécié ce délire old school. De plus, toujours à la manière d’un explorateur partant sur les routes avec des ressources limitées, Phantasy Star II va demander au joueur une réelle préparation et une vraie optimisation des trajets, car les combats sont nombreux et les places pour les items de guérison sont limitées, au même titre que les points de magie.
C’est donc tout un aspect de préparation et de gestion qui s’installe au cœur du gameplay. Et là aussi, c’est une donnée que j’ai trouvé réellement plaisante à l’heure des sauvegardes automatiques à chaque changement de salle et des auto-heal à la fin de chaque combat. D’autant que le jeu dans son impitoyable cruauté, ne se gênera pas pour vous flanquer au bout d’un chemin bien tortueux et coûteux en ressources, un Boss redoutable, bien que ces derniers soient finalement peu nombreux ( 3 au total dans toute l’aventure).

Certains environnements de fin de jeu sont plus travaillés qu’au début de l’aventure et font honneur à la megadrive
Tour par tour et épopée spatiale
Concernant les combats, Phantasy Star II reprend le principe de tour par tour classique avec différents personnages aux spécialisations variés Tank, voleur, corps à corps, magie défensive et offensive… La difficulté est au rendez-vous mais si vous prenez le temps de bien monter vos personnages, il sera possible de venir à bout de l’aventure non sans frayeurs. Des frayeurs souvent liées à des heures d’exploration sans pouvoir sauvegarder et qui peuvent être réduites à néant, si vous avez la malchance de vous faire balayer votre équipe par un groupe de monstres particulièrement énervés. Et il y en a je vous l’assure !
Les animations d’attaques sont honorables pour un jeu de 1989 et le nombre de personnages jouables est réellement généreux. Ces derniers vous rejoignent d’ailleurs d’une façon assez étrange puisque à chaque nouvelle ville visitée, vous aurez dès lors que vous retournez dans votre chambre, un visiteur qui vous attend pour vous proposer ses services.
Phantasy Star II comme son aîné propose des voyages spatiaux et donc plusieurs planètes visitables. 2 pour être exacte. Le sentiment de rupture qui s’installe au moment de devoir quitter votre planète initiale, est renforcé par un twist scénaristique pertinent pour l’époque et vous demandant par la même occasion, d’abandonner le maigre confort que vous vous étiez constitué pendant toute la première partie de l’aventure, en récupérant un véhicule et la possibilité de vous téléporter de ville en ville.

Les combats peuvent vite tourner mal quand vous croisez des groupes de 4 ou 5 monstres. par ailleurs les fonds illustrés des combats du premier opus laissent place à d’austères damiers sur fond noir.

Les dialogues sont charmants avec les portraits illustrant les personnages
On s’était dit rendez-vous dans 1000 ans
Pour la petite histoire, Phantasy Star II se déroule 1000 ans après les aventures de la belle Alis dans le premier épisode. Le jeu se passe toujours dans le système d’Algol et vous incarnez Rolf, un jeune soldat qui passe des nuits bien agitées et pleines de rêves étranges dans lesquels il observe démuni, la dénommée Alis combattre le mal. Citoyen de Paseo, la capitale de la planète Motavia, il travaille à la sécurité. Une sécurité qui veille au bon fonctionnement d’une société entièrement dépendante d’une intelligence artificielle du nom de « Mother Brain » puisqu’elle chapeaute toute les lois de la vie sur la planète. Rien que ça ! Et oui c’est assez effrayant et toujours assez actuel finalement…
Avant de conclure, un petit mot sur la bande-son du jeu. Si cette dernière accompagne bien les 40h demandées pour voir la surprenante fin du jeu, nous sommes en présence d’une partition plus fonctionnelle que vraiment narrative. On notera quand même quelques chouettes compositions comme celle de l’écran titre ou encore des pistes comme Silent Zone ou Restoration, alors que d’autre cassent un peu la tête.

Les cauchemars de Rolf

Un artwork représentant nei, un personnage iconique du casting
TIPS : L’un des personnages du jeu est une voleuse, et bien sachez que si vous vous rendez avec elle chez les marchands, la petite maligne ressortira parfois avec des objets sous le manteau. Comment le savoir ? Et bien dès lors qu’elle a effectué son larcin, elle quitte l’équipe et vous attend à votre maison. D’ailleurs sachez que si vous l’emmenez à la guilde de la capitale Paseo, votre amie sera susceptible de voler l’item le plus dingue du jeu, à savoir un téléphone permettant de sauvegarder n’importe où. De quoi transformer un cheminement douloureux en quelque chose de bien plus supportable
Suivez les commentaires
Un jeu qui à beaucoup vieilli techniquement …. mais certains éléments comme le scénario demeure incroyable !
Il existe un hack du jeu qui rend le titre moins pénible et en Français qui plus est ou alors tournez-vous vers Sega Ages 2500 Series Vol. 17 : Phantasy Star – Generation : 2 lui aussi traduit
Ha je ne savais pas pour la Fantrad. J’ai fait le jeu avec une cartouche pal d’origine mais la difficulté ne me dérange pas tant que ça au final. Concernant la version PS2, la refonte visuelle est assez spéciale mais je sais qu’ils ont ajouté quelques éléments narratifs en plus.
Ce n’est pas qu’une traduction ^^
-Agrandissement des cadres
-Fond plus obscure
-Nouvelle Police d’écriture
-Nouvelle Puce
-Dessins des Armes et Armures
-Ajout du bouton A lors des combats pour accéder directement au ordre
-Agrandissement du Noms des ennemis (le nombre de caractère à été doubler afin de pouvoir afficher les noms complet)
-Vitesse de déplacement doublé.
Ha oui le 2x ça doit changer le jeu lol !