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NOS PODCASTS ET EMISSIONS DU MOMENT

TEST : LIVE A LIVE

Si un vieil adage nous certifie que chaque chose est le reflet de son époque, alors Live a Live constitue une métaphore parfaite de cette maxime. Sorti initialement en 1994 exclusivement au Japon, sur SNES, le jeu nous rappelle à quel point le J-RPG était marginal avant l’avènement de Final Fantasy VII, qui lancera l’ère de la démocratisation du genre en Europe. Complètement décalée et d’une originalité sans faille, la production “made in Squaresoft” parviendra à enivrer ceux qui auront eu la bonne idée, ou le luxe, de la toucher avant de l’apprivoiser. C’est alors qu’une idée, probablement sortie de nulle part, germa dans l’esprit des pontes de la firme : pourquoi ne pas s’aventurer sur les plaines du HD-2D, style graphique ayant fait ses preuves pour Octopath Traveler ? Pourquoi ne pas offrir un remake doté d’une traduction idoine afin de ne pas exclure le chaland ? Ce fut chose faite dès 2022 sur Nintendo Switch ; désormais, le panel est bien plus large avec la sortie de cet OVNI sur Playstation 4, Playstation 5 et PC cette année. En marge de notre cycle, nous retrouvons donc le réconfortant tour par tour, la narration inhérente aux 90’s, les univers diversifiés et la magie que l’on croyait perdue à jamais.

Reste la sempiternelle interrogation de la cible : cette nouvelle itération de Live a Live s’adresse-t-elle aux vieux briscards ou les néophytes ont-ils le droit d’asile ? Que vous soyez ou non un adepte du temple, vous découvrirez une épopée où les codes sont respectés tout en laissant une place prépondérante à la fantaisie. Que le voyage dans le temps soit un gage de foisonnement : après tout, mis à part pour la caste des récentistes, chaque âge dispose de son aura !

live a live

En route pour l’aventure !

Live et le linge sale en famille

Pour ceux qui ignorent tout de Live a Live, le concept est simple : vous incarnez plusieurs personnages distincts lors de 7 époques différentes. Chaque histoire est unique et vous effectuerez vos pérégrinations entre la Préhistoire, la Chine Impériale, le Japon d’Edo, le Far West, le Présent, le Futur Proche et le Futur Lointain. Vous vous en doutez, adeptes de Colombo que vous êtes : tout cela sera relié d’une manière ou d’une autre mais nous n’irons pas plus loin dans nos explications sur ce point précis. Quoi qu’il en soit, vous aurez le choix d’effectuer les scénarios dans l’ordre souhaité et autant dire que cela constitue un véritable bonheur !

En effet, proposer autant de possibilités implique de grandes réussites et quelques déceptions. Il va sans dire que Live a Live ne déroge pas à la règle. Si tous les pans du récit se laissent suivre, il faut avouer que la globalité est inégale et certaines traversées sont bien trop chiches, que ce soit en termes de durée ou d’intérêt.

live a live

Un pan perturbant mais très intéressant !

Ainsi, même si l’intrigue du Shifu nous emporte émotionnellement, sa forme laisse beaucoup plus à désirer puisqu’il s’agit de combattre encore et encore les mêmes opposants afin de renforcer les capacités de ses disciples avant, il est vrai, un bouquet final détonant.

Même constat pour le Présent qui consiste, à l’instar d’un versus-fighting assumé, à affronter les meilleurs guerriers du monde pour devenir le meilleur d’entre eux. Si l’idée est sympathique sur le papier, dans les faits, vous devrez vous passer de l’exploration et subir plusieurs attaques durant les affrontements afin d’apprendre les coups spéciaux de vos adversaires avant de les emmener mordre la poussière. Néanmoins, ce chapitre met en valeur le système des battles, dont nous reparlerons plus tard. 

live a live

Oui, c’est un écran de versus-fighting !

Et j’ai crié, criéééééééé  « A Live » pour qu’elle revieeeeeeenne

Si nous sommes aussi chafouins avec ces 2 périodes, c’est en raison de la magnificence du reste ! C’est indéniable : Live a Live dispose d’une narration très intéressante qui va à l’essentiel tout en proposant des ambiances atypiques dont le mot d’ordre tient de la variation. Comment oublier cette atmosphère incroyable du Far West qui nous renvoie vers nos classiques cinématographiques ? Impossible également de ne pas être coi devant l’âge de pierre où les dialogues (par ailleurs tous intégralement traduits en français) sont remplacés par des onomatopées et des bulles suggestives qui, au-delà du génie qui nous permet de comprendre ce qu’il se passe, nous arrachent quelques sourires francs. Les thématiques abordées sont souvent très fortes et l’émotion hante souvent les fins de parcours.

De plus, malgré l’étroitesse de certains espaces, il est important de préciser que Live a Live sait nous donner de belles leçons de level-design comme le prouve le passage au Japon (d’ailleurs, merci à la mini-carte !), où il est aisé de se perdre, ou dans les derniers instants du jeu, prompts à nous dévoiler tout le potentiel du titre qui tient la dragée haute aux plus grands ! Voilà, c’est dit et c’est sans regret que nous affirmons que le soft est certes irrégulier mais qu’il parvient, à de multiples reprises, à trouver sa forme transcendantale qui le pousse dans ses propres retranchements.

live a live

Des séquences mémorables.

D’un point de vue visuel, aucune contestation n’est possible. Live a Live est particulièrement beau, l’alchimie HD-2D produisant des merveilles ! La HD parvient à effectuer de nombreux trompe-l’œil laissant entrevoir de délicieuses profondeurs de champ factices tandis que la 2D sublime le premier plan tout en mettant en valeur le chara-design de chacun en dépit de l’apport limité du pixel. Du grand art ! D’autant plus que la colorimétrie est particulièrement juste, tout comme les effets de lumière, de vent ou de feu. Cela se vérifie encore plus durant les combats où le bestiaire montre les muscles tandis que les boss, souvent géants, témoignent du sens du détail apporté à leur apparence pour un résultat diablement brillant. Comme nous le disions, les environnements ne sont pas en reste et les rares cinématiques bénéficient d’angles de vue bien pensés, d’un cadrage intelligent et d’un montage soigné.

live a live

L’ambiance est le point fort de Live a Live !

Live a nice day

Concernant l’exploration, les développeurs de Live a Live ont opté pour la ruse afin de contourner les limites du support de l’époque. De fait, vous ne déambulez jamais dans des zones à perte de vue ; cependant, les objectifs seront bien différents selon l’ère traversée ! De la mise en place de pièges, de l’infiltration ou encore de la linéarité, nul doute que chacun y trouvera son compte même si, forcément, quelques tronçons vous marqueront plus que d’autres. Ceci étant dit, sachez que la durée de vie des aventures est variable, allant de 30 minutes (!) à 4H pour un total avoisinant les 20 heures. Cela peut sembler peu mais, in fine, le ratio est largement suffisant par rapport au concept. De surcroît, Live a Live dispose de plusieurs fins, même au sein d’un chapitre, et le dénouement dépend de vos choix.

Certes, tout n’est pas forcément évident puisque, en l’état, vous passerez peut-être à côté de quelques occupations secondaires ou d’événements plus ou moins cachés sans soluce. Qu’importe ! C’est aussi ce qui fait le sel de la replay-value et les sauvegardes sont suffisamment nombreuses pour que vous retourniez vous promener dans un passage dont la conclusion ne s’est point avérée satisfaisante à vos yeux.  

live a live

C’est drôle, c’est fun et c’est bien fait !

D’ailleurs, nous ne saurions que trop vous conseiller d’essayer toutes les possibilités car si Live a Live multiplie les chemins, il redéfinit aisément le concept de bon ou mauvais achèvement car le discours ne se veut en aucun cas manichéen. Et s’il est possible d’éprouver une certaine frustration temporaire, les mécaniques étant maintes fois verrouillées, n’oubliez pas notre conseil : patienter jusqu’à la dernière partie du titre est la clé, celui-ci exploitant tout son potentiel. Encore faudra-t-il faire fi des nombreux allers-retours imposés, stigmates d’une autre période du jv.

En outre, sans doute aurions-nous aimé en avoir plus tout en disposant d’une progression un poil plus fluide mais ne soyons pas trop tatillons !

live a live

Vous perdre au Japon ? Il y de grandes chances !

I believe I can Live

Au-delà de toute considération possible (les fans le savent), la qualité d’un J-RPG provient d’un ensemble de facteurs qui nécessitent d’être parfaitement imbriqués. Et c’est en cela que nous débarquons dans le vif du sujet : le gameplay des joutes ! Aussi surprenant que cela puisse être, celui-ci se base sur le Tactical, en version allégée. Comprendre par-là qu’il n’y aura pas besoin de se prendre la tête pendant des heures avec un système complexe. Dans Live a Live, vous devez juste gérer votre équipement, ce qui est plutôt basique car cela reprend vos armes, armures, casques et tutti quanti (d’autant plus qu’une option vous permet de le faire automatiquement) et votre formation. En clair, les tanks devant et les soutiens derrière ! Chaque protagoniste dispose de sa palette offensive et/ou défensive, sa portée (càc ou longue distance, ça change tout !) et de ses affinités. Il faudra donc utiliser tout ce système à bon escient et en réfléchissant car envoyer le healer au carton est synonyme de suicide !

Si tout ceci ne semble pas inné de prime abord, c’est parce que bien souvent vous ne serez pas au complet dans vos teams respectives avant un bon laps de temps. L’occasion rêvée de vous familiariser avec la maniabilité même si le jeu est rarement difficile ! Vous verrez bien un game over de temps en temps. Et encore…

live a live

Observer et…se préparer au contre !

En tout cas, pour se mettre sur la tronche, le principe est relativement simple. Vos personnages évoluent sur un damier de 7X7 cases. Que ce soit votre troupe ou vos adversaires, chacun dispose d’une barre d’action qui permet d’utiliser une compétence, dont le temps de charge dépend généralement de sa puissance. Vous pouvez aussi vous déplacer mais chaque mouvement permet à la partie adverse de voir sa barre se remplir et donc de frapper le premier.

Cela semble un peu obscur mais in-game, vous saisirez rapidement la nature des rouages et leur(s) utilisation(s) ! Ainsi, Live a Live vous demande de gérer vos espaces et de tenter de planter vos ennemis dans le dos, ce qui occasionne plus de dégâts. Cependant, il faudra faire attention à vos zones de frappe car certaines sont verticales, d’autres horizontales, d’autres de zone…certaines laissent même des malus, comme des flammes ou du poison, sur des cases afin de démolir le belligérant sur plusieurs tours.

live a live

Une fois le tout acquis, les combats sont sympathiques (et bien expliqués !)

Live : raison gratuite

Aucune restriction de points de mana ou d’endurance afin d’agir, seule la gestion prime ! Il faudra donc savoir prendre vos distances, se régénérer, passer votre tour tout en exploitant les faiblesses des vilains lors de vos assauts ! Oui, dans Live A Live, les challengers disposent de résistances et de vulnérabilités, nécessaires à l’anéantissement. La règle est simple : hors de question de laisser un combat durer trop longtemps, sous peine d’être battu à l’usure ! Et ne comptez pas sur le farming intensif, car certains filous ne progressent pas du tout pour des raisons que vous découvrirez.

Heureusement, le jeu vous indique, sans nécessité de scanner et donc de perdre un tour, les attributs des protagonistes. Ce gain de temps est appréciable même si cela implique une tare : une fois la bonne technique utilisée, quoi de plus tentant que de spammer pour accéder au triomphe ? De plus, les compétences de soutien sont très généreuses car mis à part le soin, elles renforcent en général l’attaque, la vitesse ou la défense. Toutefois, ceci n’est pas à prendre à la légère car affaiblir un boss juste avant qu’il ne déploie sa furie, ou encore dégager de sa zone lors d’un chargement d’une attaque est essentiel pour ne pas être mis KO trop vite ! Live a Live vous laissera d’ailleurs une chance de relever un allié mis à mal mais si celui-ci est touché pendant son « coma », il sera mis hors course le temps de la joute.

live a live

A voir qui vous développerez mais le maître ne progressera plus.

Par bonheur, les PV sont remis à leur maximum à chaque début de fight et les possibilités sont tout de même immenses : interrompre, se sauver, repousser, encercler…si Live a Live privilégie la simplicité aux dépens de la performance, cela ne pose en aucun cas problème tant les affrontements sont plaisants, tactiques tout en étant évidents à prendre en main. Certes, nous déplorons une IA pas toujours inspirée (comme ces gnomes qui se soignent sans même avoir été touchés) mais l’opposition reste de bonne facture sans chercher à vous faire recommencer plusieurs fois.

La satisfaction qui pourrait être qualifiée de “casualité” par les plus grincheux mais qui saura satisfaire bon nombre de rôlistes, prêts à se laisser emporter par l’alliage exceptionnel de Live a Live. 

live a live

Du beau monde à castagner ! Un conseil : atteignez rapidement le leader..

All you need is Live

Et comment ne pas évoquer cette OST tout simplement divine ? Un véritable tour de force signé par Yoko Shimomura qui nous éclabousse de tout son talent ! Si les aficionados de Kingdom Hearts sauront reconnaître son style, il faut bien avouer que la compositrice nous livre une performance inoubliable, aussi hétérogène que les biomes visités. Si de rares sorties de route ternissent la performance (on pense à la musique principale du Futur Proche notamment), tout le reste transpire le prodige, la partition parvenant à conjuguer humour, drame, action et résilience. Écouter et réécouter les pistes est un véritable régal et il va sans dire que l’ambiance doit énormément à l’acoustique. La réorchestration, quant à elle, poursuit la même voie vers l’excellence.

Ce dogme est d’ailleurs valable pour l’ensemble du sound-design, ce dernier se montrant tout aussi efficient, assurant son rôle pour les ressorts comiques, la sensation des impacts ou les alertes nécessaires lorsque se produit un bienfait ou, au contraire, une altération d’état négative.

live a live

C’est qu’on ne s’en lasse pas !

Les doublages, qu’ils soient en anglais ou en japonais, ne sont pas non plus en reste et si le cabotinage est parfois de mise, ce n’est que pour mettre en valeur quelques loufoqueries qui vous plongent encore et toujours dans l’immersion. 

A Live a Live, un chef-d’œuvre sonore ? Exactement. Et un J-RPG de très bonne facture, ce qui fait de l’essai un incontournable pour tous les spéléologues du genre qui ne cessent de nous surprendre malgré le poids des ans. C’est aussi cela l’accès à l’éternité…

EN RESUME

C'est indéniable : Live a Live boxe dans la cour des grands même s'il ne saurait rivaliser avec les étalons Final Fantasy VI ou Chrono Trigger. Cependant, il serait malaisant et réducteur de s'arrêter à cet état de fait tant le jeu offre de grands moments et un plaisir intense. Plutôt particulier dans son déroulement, le soft n'hésite pas à bousculer quelques habitudes tout en faisant sien les codes inhérents au J-RPG, le tout saupoudré de Tactical pour les affrontements. Pas exempt de défauts, Live a Live reste une excellente alternative et il faut dire que ce remake, offrant une HD-2D superbe, une réorchestration et une traduction qui le sont tout autant est un mets délicat pour celui qui souhaiterait affiner sa culture vidéoludique, une grande partie de la production ayant été très longtemps exclusive au Japon. Qu'à cela ne tienne ! Cette relecture est totalement justifiée et ce genre d'initiative continue de nous émoustiller. Square, on remet ça prochainement ?

CONCLUSION

84
%
OH QUE OUI !
Son
95
%
Graphismes
85
%
Animation
77
%
Jouabilité
80
%
Intérêt
82
%
Son
95
%
Graphismes
85
%
Animation
77
%
Jouabilité
80
%
Intérêt
82
%
Les plus
  • Une œuvre méconnue revisitée
  • Traduit
  • L'ambiance !
  • La diversité des environnements
  • La HD-2D
  • L'OST et le sound-design
  • Le grand final
  • La replay-value
  • Le système tactique...
LES MOINS
  • ...parfois limité
  • Quelques chapitres en deçà
  • L'IA parfois en berne
  • Des allers-retours parfois usants
  • Parfois "too-much 90's"
  • Quelques compétences à spammer

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NO BLOODY KNOWS [Responsable Relations Publics et Presse]
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